Fondé par Diane Ballonad Rolland, le cabinet Temps et Equilibre est un organisme de formation et un cabinet conseil, expert en Organisation, Gestion du temps et Equilibre entre vie professionnelle et vie personnelle.
Il a pour mission d’accompagner, de sensibiliser et de former les entreprises et le grand public aux enjeux de l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, et aux bénéfices d’une relation au temps apaisée, véritable levier de performance au travail et d’écologie personnelle.
Concilier vie personnelle et vie professionnelle : un enjeu fort pour les salariés comme pour les entreprises
Selon le baromètre OPE de la Conciliation entre vie professionnelle, vie personnelle et vie familiale, volet Salariés 2018, l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle reste durablement un sujet de préoccupation «important» pour 92% des salariés interrogés. Un sujet d’autant plus important que près de trois salariés sur quatre (72 %) ont le sentiment de « manquer de temps » au quotidien.
L’équilibre des temps constitue donc une préoccupation pour les salariés mais également un enjeu crucial pour les entreprises. En effet, un meilleur équilibre des temps améliorerait la qualité de vie des salariés et la santé au travail (pour 95 %, dont 66 % de manière très importante), le climat social (94 % et 54 %) ou l’engagement personnel (92 % et 51 %).
Parmi les mesures prioritaires permettant de favoriser un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle selon les salariés interrogés, l’organisation du travail est mentionnée pour 90 % d’entre eux, et la sensibilisation des managers pour 63 % d’entre eux.
Manager le temps et les équilibres : une sensibilisation des managers nécessaire
Mais comment être sensibilisé aux questions, pourtant cruciales, de la conciliation entre vie personnelle et vie personnelle si on ne parvient pas soi-même à manager son propre temps et son propre équilibre. L’un des premiers leviers pour mieux manager le temps et l’équilibre de ses collaborateurs est d’abord de lever les idées reçues sur ce que doit être ou ce que doit faire un bon manager. Et pour cause !
On n’attend pas du manager qu’il fasse feu de tout bois et qu’il travaille 16 heures par jour, quitte à sacrifier temps de sommeil et jours de repos. On attend de lui qu’il sache discerner, dans le flot ininterrompu des tâches à faire, ce qui est prioritaire de ce qu’il ne l’est pas. On n’attend pas de lui qu’il travaille trois fois plus que les autres, on attend de lui qu’il travaille trois fois mieux, avec la hauteur de vue qui devrait être la sienne désormais, par rapport aux équipes opérationnelles. Manager est un travail à part entière, qui s’apprend, qui ne s’improvise pas et qui nécessite de s’organiser et de gérer son temps différemment, en plaçant la stratégie et la réflexion au cœur de son écosystème. Un bon manager sait s’extraire de l’agitation ambiante pour prendre de la distance avec les diktats de l’urgence et cibler son action sur les vraies priorités.
Qu’il s’agisse d’apprendre à manager à distance pour s’adapter à l’essor du télétravail ou de modifier son regard sur l’efficacité pour comprendre une fois pour toutes que la performance d’un collaborateur ne se mesure pas à l’aune des heures qu’il passe dans les murs de l’entreprise, le manager, par son exemple d’abord et les valeurs qu’il incarne, est celui qui peut impulser, à son niveau, un vrai changement dans les mentalités.
Considérer l’individu dans la globalité de son écosystème
Comment bien manager ses collaborateurs sans être attentif à leur écosystème ? Les managers ont plus que jamais un vrai rôle à jouer dans l’accompagnement de l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle de leurs collaborateurs, à commencer par une vigilance accrue sur les signes de déséquilibres, voire de vulnérabilité, et sur la prévention de l’épuisement professionnel.
Au travail, nous sommes, certes, des « travailleurs » qui endossons un, voire plusieurs rôles bien définis, mais nous sommes d’abord des êtres sociaux, qui avons besoin d’exister dans le regard de l’autre et d’être reconnus comme des individus à part entière. Et cette reconnaissance passe d’abord par un simple bonjour ! Evident ? Pas tant que cela. Il n’est pas rare de voir des salariés d’une même entreprise se croiser en attendant l’ascenseur sans s’adresser le moindre regard. Et plus la structure est grande, plus les services sont cloisonnés et étanches.
La vulnérabilité au travail est un sujet tabou, qu’il est encore difficile d’aborder. Quel regard portons-nous, portez-vous, sur la fragilité d’un collègue ou d’un collaborateur, fusse-t-elle passagère ? Existe-t-il une place dans l’entreprise pour la vulnérabilité, qu’elle prenne la forme d’un handicap, d’un épuisement professionnel, d’une dépression, d’une maladie chronique, d’une séparation, ou qu’elle s’incarne de façon plus concrète dans la nécessité d’un reclassement professionnel, d’un aménagement de poste ou d’un mi-temps thérapeutique ?
Chacun peut, à son niveau, être un maillon de la prévention et prendre le temps de s’intéresser vraiment à l’autre. Prendre sincèrement de ses nouvelles, lui demander tout simplement s’il va bien, s’il a besoin d’aide, si vous pouvez faire quelque chose pour lui … Bref, lui proposer votre aide sincèrement, et ce même si vous n’avez pas le temps et que vos priorités sont ailleurs. C’est encore plus vrai quand on est en position de manager : s’intéresser à l’autre en tant qu’acteur de l’organisation (missions, rôles), mais aussi en tant qu’individu (convivialité, écoute, soutien, etc.) !
La bienveillance au travail n’est pas un vain mot, et bien plus qu’un effet de mode. Elle n’exclue pas, bien au contraire, l’efficacité des individus comme d’une organisation toute entière. Pratiquer la bienveillance au travail implique de s’autoriser à être réellement soi-même, quitte à dévoiler une part de sa vulnérabilité, et à oser exprimer ses émotions, y compris (a fortiori ?) quand on est manager.
Confiance, bienveillance, écoute, respect, authenticité, simplicité, honnêteté sont les ingrédients d’une alchimie qui a maintes fois fait ses preuves et qui continuera à le faire, n’en déplaise aux désabusés et aux cyniques au travail !